Créé au début de la deuxième décennie qui a suivi la décolonisation de la RD Congo, l'Office des Routes demeure l'un des acteurs qui ont marqué l'évolution du réseau routier de ce Pays après son indépendance.
En effet, après l'expérience de l'entretien manuel des routes débutée à l'époque coloniale et celle des travaux mécanisés exécutés dans le cadre du plan décennal 1949 -1959 durant la même époque, les événements tragiques qui ont entouré l'accession de la RD Congo à l'indépendance en 1960 ont malheureusement marqué un coup d'arrêt à ce processus d'amélioration de l'état du réseau routier national.
Confrontées à la problématique de la relance de l'entretien routier face à la dégradation avancée du réseau qui s'en est suivie, les nouvelles autorités du pays avaient fini, après une décennie, par décider la création d'une structure autonome dénommée «Office des Routes».
L'Office des Routes est un organisme public créé en mars 1971 par ordonnance loi n°71-023. Il est doté de la personnalité juridique. Naguère entreprise publique, l'Office des Routes a été transformé en 2009 en établissement public par les effets des décrets n°09/12 du 24 avril 2009 et n°09/47 du 03 décembre 2009.
Son siège social est situé à Kinshasa, la Capitale de la RD Congo, et son champ de compétence s'étend sur un réseau de 58.129 km constitué des routes nationales et régionales.
Le parcours de l'Office des Routes est marqué dès les premiers pas de son existence par des difficultés de tous ordres qui ont conduit à des réformes successives motivées par la recherche constante de l'optimisation de son efficacité sur le terrain.
Aussi, de nombreuses réformes et stratégies d'intervention ont été mises en œuvre, parfois sans succès, dans le but de remplir cet objectif.
On peut mentionner à titre illustratif :
La création, en 1972, de 55 bases opérationnelles qui ont pratiqué le cantonnage manuel en régie en employant plus de 30.000 cantonniers ;
La création, à partir de 1973, après l'échec de l'expérience du cantonnage manuel en régie, de 9 Brigades autonomes mécanisées dont le nombre est passé, en 1976, à 22 après la récupération par l'Office des Routes des matériels mis à la disposition des entreprises privées suite à l'échec de la première tentative d'externalisation des travaux d'entretien ;
La redéfinition, en 1974, du champ d'activités de l'Office des Routes suite à l'insuffisance des crédits budgétaires à travers le choix porté sur un réseau limité à 40.000 km, sur les 68.000 km lui impartis à l'époque, dont 20.000 km étaient constitués par un réseau considéré comme prioritaire appelé « la Grande Boucle » ;
La création, en 1981, de 21 Unités de production regroupant, les Brigades autonomes opérant au niveau de chaque circonscription territoriale correspondant actuellement au district et qui était appelée à l'époque sous-région.
La réforme institutionnelle intervenue en 1981 a eu entre autres le mérite de structurer l'Office des Routes de manière à lui assurer :
une large représentation au niveau national à travers chaque chef - lieu des Provinces, des Districts et des Territoires et,
les atouts nécessaires pour une prise en charge adéquate du réseau lui confié, constitué de 58.129 Km, correspondant aux Routes Nationales, Régionales Prioritaires et Régionales Secondaires déterminées par la classification routière intervenue par l'effet de l'Ordonnance n°78-335 du 30 Août 1978.
Quinze ans après sa création, l'Office des Routes qui avait réussi à déployer ses activités sur l'ensemble du territoire national était parvenu à redresser sensiblement la situation du réseau routier congolais et comptait déjà à son actif :
En 1991 est intervenue une réforme qui a eu pour corollaire la redéfinition du champ d'activités de l'Office des Routes en fonction d'un réseau cible, estimé à 30.786 Km, constitué des routes jugées prioritaires car supportant plus de 90% du trafic national. Cette réforme a entraîné une réduction drastique des postes de travail ouverts au sein de l'Office des Routes.
Près de 5500 emplois directs sur les 8000 existants à l'époque à l'Office des Routes ont été supprimés et transférés au secteur privé avec lequel l'établissement avait conclu des contrats pour l'exécution des travaux routiers.
L'organisation de l'Office des Routes a été repensée depuis lors de manière à assurer entre autres :
Cependant, les bénéfices résultant de cette réforme de 1991 qui a occasionné une large participation du secteur privé, en général, et des PME, en particulier, dans la mise en oeuvre des projets routiers n'ont pas pu être consolidés. L'arrêt de financement des investissements en matière d'infrastructures routières consécutif à la suspension de la coopération internationale et le tarissement des ressources internes allouées à l'Office des Routes pour les travaux de maintenance du réseau ont compromis l'atteinte des résultats escomptés .
Ces facteurs, aggravés par des crises multiformes qui ont émaillé la Transition politique traversée par la RD Congo, ont eu des conséquences désastreuses sur l'état du réseau routier qui s'est retrouvé quasiment laissé à l'abandon durant de longues années .
L'avènement, en 2006, des institutions issues des urnes en RD Congo ainsi que la volonté politique manifestée depuis par les autorités qui les incarnent de gagner le pari de la réhabilitation et de la modernisation du réseau routier national a ouvert de nouvelles et meilleures perspectives pour l'Office des Routes.
La dernière réforme en date, conduite par le Gouvernement de la République, a débouché sur la transformation, en 2009, de l'Office des Routes en établissement public. Cette réforme a entre autres permis :